Mi Andalucí­a

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Une balade dans la sierra

L’Andalousie, ce ne sont pas que des plages surpeuplées, loin s’en faut ! Il suffit de tourner le dos à la mer pour s’en convaincre… et découvrir un autre monde, composé de collines et de montagnes que le temps et le vent ont façonnées. Les petites routes sinueuses de la Sierra gaditana vous porteront certainement de surprises en surprises.

 

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Sierra gaditana – Puisqu’il faut un point de départ à ce périple d’une bonne journée, optons pour Medina Sidonia que l’on peut découvrir plus avant sur ce blog. Cette ville se situe à un carrefour important que l’on vienne de la Bahía de Cádiz ou des bords du Guadalquivir. Libre à vous cependant de prendre le train en marche puisque ce circuit forme une boucle.

 

Medina Sidonia - Depuis les vestiges de la forteresse arabe , la ville semble s'écouler le long de la colline vers

l'Océan atlantique. Dans le fond, on devine la Bahía de Cádiz et plus particulièrement San Fernando. 

 

 

Medina Sidonia mérite que l’on s’y attarde, qu’on lui accorde une attention plus particulière. Aujourd’hui, elle n’est que le point de départ de notre parcours découverte d'un peu plus de deux cents kilomètres.

Difficile de dissocier l’Andalousie des toros de faena. Des élevages célèbres marquent les esprits. Le vrai aficionado, s’il choisit d’aller à une corrida pour admirer tel ou tel matador au sommet de son art, n’hésite pas à privilégier la bête issue de ces ganaderias renommées. Un Miura, par exemple, n’est pas un toro, c’est un Miura. Il n’est pas rare qu’il vole la vedette au torero.

Que vous empruntiez la voie rapide (A-381) en direction de Alcalá de los Gazules ou préfériez, pour ce faire, la CA-5032 via Paterna de Rivera, vous ne verrez que champs où paissent tranquillement ces animaux sauvages, saoulés d’espace et de liberté.

 

 

 

Alcalá de los Gazules n’est intéressante que pour l’amateur de randonnée. En effet, le centre d’interprétation du Parque natural de los Alcornocales (sur la route de Benalup Casas viejas) propose différents itinéraires pédestres dans le parc. Ce seul attrait, ce sont les troupes napoléoniennes qui en sont responsables. Lors de la Guerre d’indépendance (1808 – 1814), elles réussirent à s’attirer les foudres d’une population exaspérée des exactions commises par la piétaille. Les habitants d’Alcalá organisèrent eux-mêmes la défense de la ville et remportèrent un succès probant (1811). Les représailles furent sanglantes : 90% de la population massacrée et la ville détruite. De la forteresse qui lui a donné son nom – alcalá – il ne reste que quelques vestiges. Un plan de fouilles archéologiques et de rénovation a été initié en 2003 afin de rendre vie à ce château vieux de près de mille ans.

 

 

 

Juste à côté, l'église San Jorge (XVème siècle) propose quelques beaux exemples d'art statuaire et des autels en bois remarquablement travaillés.

 

 

A l’assaut des montagnes

 

A la sortie de la localité, en direction de Ubrique, un panneau vous indique que vous entrez sur une route de montagne… route sinueuse, sans plus, mais qui vous emmène vers les sommets de la Sierra gaditana sans vous en rendre compte.

 

Roulez prudemment pour que vos vacances ne se transforment pas en cauchemar. 

 

Les chênes-lièges (alcornocales) vous accompagneront tout au long de votre cheminement. Mêlés à une végétation typiquement méditerranéenne (lentisques, caroubiers, oliviers sauvages, chênes, palmiers rampants), ils composent ici l’une des concentrations les plus importantes au monde (170.000 hectares).

 

 

Ubrique s’étire sur la Cruz del Tajo. Cette petite ville constitue un centre renommé de maroquinerie, son seul attrait… avec les prix pratiqués. De l’avis de connaisseurs, un rapport qualité – prix défiant toute concurrence.

 

Nous entrons dans le vif du sujet... en sortant d’Ubrique en direction d’El Bosque (A-373). Quelques kilomètres et vous bifurquez sur la droite, en direction de Grazalema (A-374). Les villages blancs – mais ils sont tous blancs en Andalousie - s’offrent à vous. Ils se ressemblent tous mais chacun a sa spécificité. Les parcourir tous ? N’y pensez pas lors d’une excursion d’un jour. Posez des choix en fonction de vos impressions premières, en fonction de la soif qui vous tenaille, en fonction de l’estomac qui crie famine. Pour profiter pleinement de ces petits joyaux, il suffit de se parquer à l’entrée du village – à moins de tester vos qualités de (bon) conducteur dans les ruelles étroites - et de musarder tout simplement, pousser la porte d’une venta. Souvent, ce sont de petits musées de la vie locale. 

 

 

Une averse est toujours à craindre

 

La route qui s’enfonce dans la Sierra de Grazalema constitue l’un des attraits de cet itinéraire. Le paysage est magnifique mais regardez devant vous tant les virages sont nombreux et parfois très serrés. Les forêts qui vous entourent sont un paradis pour le botaniste. Pousse ici le abies pinsapo boiss, un fossile vivant unique en Europe qui remonte à l’ère tertiaire. (On en trouve aussi quelques exemplaires de l’autre côté du Détroit de Gibraltar, dans le Rif.) La Sierra de Grazalema est l’endroit le plus pluvieux de la péninsule. L’effet foehn ! Les nuages chargés d’humidité en provenance de l’Océan atlantique sont poussés par les vents vers l’intérieur du pays. Ils rencontrent les montagnes qui les forcent à prendre de l’altitude. Ils se refroidissent et la condensation se transforme en pluie, parfois violente. A titre de comparaison,la Bahía de Cádiz enregistre annuellement 250 litres d’eau au mètre carré. Grazalema détient le record national avec 2200 litres.

 

 

 

 

Villaluenga del Rosarío est le village le plus élevé de la province de Cádiz. Il s’étire mollement entre son église devenue cimetière et ses arènes taillées à même le roc. Avec un peu d’attention et en respectant le calme ambiant, vous pouvez entendre le murmure de la rivière souterraine qui traverse le village. Il va sans dire que les grottes ne manquent pas dans la région. Un centre de spéléologie s’y est installé et organise des stages pour les jeunes durant les vacances.

 

Villaluenga del Rosarío peut s’enorgueillir aussi de la présence sur son territoire de la fromagerie Queso PayoyoVingt-cinq ans maintenant (1995) que ce fromage issu du lait de chèvre et de brebis titille les palais les plus fins. Très vite, il truste les récompenses nationales et internationales lors de foires et salons à travers l’Europe jusqu’à réellement triompher lors des World Cheese Awards de Bergen (Norvège) depuis plusieurs années déjà. Un tel succès lui ouvre alors les portes du Monde entier.

Le Payoyo – qui est aussi le nom de la chèvre locale – se décline en toute une série de saveurs, de quoi contenter les plus difficiles des gastronomes.

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Moyennant réservation préalable, vous pouvez visiter la fromagerie, voire même participer au processus d’élaboration du fromage.

 

 

 

 

Il est temps de reprendre la route (A-374 / A-372) pour rejoindre Grazalema en passant par le défilé de la Manga. La configuration des rues et les nombreux azulejos rappellent le passé mauresque de la ville. Sur la plaza de España, se dresse l’Ayuntamiento qui fait face à l’imposante église de l’Aurore (XVIIIème siècle). A cette époque, l’industrie textile était florissante. Aujourd’hui, il ne reste que quelques ateliers à l’entrée de la ville. Il est possible de les visiter.

Si vous désirez manger, plusieurs enseignes dressent leurs tables sur la plaza de España et ses proches environs.

Tel un aigle, nombreux dans la sierra, le pic del Piñar (1648 mètres) veille sur Grazalema. Il est le point culminant de la province.

 

 

 

 

Troisième étape, Zahara de la Sierra. Vous sortez de la ville en direction d’El Bosque (A-372). Après une paire de kilomètres, bifurquez vers la droite (CA-531) pour rejoindre Zahara de la Sierra. La route est toujours agréable et del Puerto de las Palomas, vous profitez de vues magnifiques sur les environs.

De très loin, il est impossible de manquer la forteresse nasride (XIIème siècle) qui domine la cité. La balade dans le village est agréable mais fatigante surtout si vous décidez d’atteindre le donjon. Il suffit de s’engager dans une rue pentue et vous êtes dans le bon. D’abord, la place dominée par l’église Santa María de Mesa et ensuite, cela grimpe. La promenade est agréable et vous offre un magnifique panorama avec le lac (de retenue) en contrebas.

 

 

 

 

 

Un carrefour important

 

Il nous reste à rejoindre Arcos de la Frontera (CA-339 / A-382), ultime étape et non des moindres. Cette ville a le privilège d’être considérée comme le point de départ du circuit des villages blancs. Sa situation bien sûr mais aussi la facilité des voies d’accès.

 

 

Située sur un éperon rocheux qui domine le río Guadalete, la ville ancienne ne manque pas d’attrait. Jolie, assurément mais les commentaires dans la plupart des guides sont surfaits, me semble-t-il ! Au fil des décennies, elle s’est « coulée » le long du rocher et s’est étendue mais seule, la partie ancienne vaut le déplacement.

 

Arcos de la Frontera - Palais des Comtes d'Aguila

 

La cuesta de Bélen relie les deux parties de la ville. Un apéritif avant le plat de consistance. Palais Renaissance ou baroques volent la vedette aux maisons chaulées et fleuries de géraniums.

 

   

 

Vous voilà sur la plaza del Cabildo dont le fond est un mirador sur la vallée (la peña nueva), adossé à la forteresse (propriété privée) qu'il est possible de visiter en certaines occasions.  L’imposant clocher carré ou Torre de Santa María de la Asunción permet d’embrasser les toits de la ville et la campagne environnante.

L’église San Pedro avec son clocher néoclassique a longtemps rivalisé d’importance avec sa grande sœur, aujourd’hui basilique mineure. Entre les deux tours, un dédale de ruelles qu’il est agréable de parcourir avant de s’arrêter à une des terrasses pour profiter de la fin de l’après-midi.

 

Reprenez la voiture pour rejoindre Medina Sidonia, terme de ce premier périple dans la Sierra gaditana.

 

 

Quelques bons plans

 

Vous partez dans une région relativement sauvage.

Veillez donc à disposer de carburant en suffisance. Vous rencontrerez des pompes près des villes importantes (Ubrique, Grazalema ou Arcos) mais un homme averti en vaut deux. Une bouteille d’eau n’est pas non plus superflue surtout si des enfants vous accompagnent.

Optez pour des chaussures confortables. Vous rencontrerez des rues en pente et des chemins qui ne font pas bon ménage avec de hauts talons.

Ne partez pas trop tard afin de profiter au mieux de ces petits joyaux.

 

 

Grazalema laisse de nombreuses opportunités pour manger.

Mais à Zahara de la Sierra, il est possible de déjeuner tout en profitant du magnifique panorama. La salle du restaurant « Los estribos », situé près de l’église, plonge dans le lac. La carte est séduisante et les plats sont vraiment copieux. Pensez-y au moment de commander.

 



29/10/2020
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