Mi Andalucí­a

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Une autre balade dans la sierra

 

Quelques excursions vous ont convaincus que l’arrière-pays andalou dispose de nombreux attraits. Vous êtes curieux. Il ne s’agit pas d’un défaut quand on désire simplement en connaître plus. Que du contraire ! Vous faites preuve d’intelligence en allant à la découverte de ces trésors cachés, parfois préservés, qui ne s’offrent qu’à un public averti et conscient des richesses qu’il découvre. N’en parlez pas trop autour de vous. L’authenticité est à ce prix.

 

Sierra gaditana - Medina Sidonia reste notre point de départ. Sa situation géographique lui offre ce privilège. Ne nous y attardons pas. D’une part, elle mérite plus qu’un survol. D’autre part, l’itinéraire qui nous attend, sans être long, demande du temps.

 

Empruntons la A-393 en direction de Arcos de la Frontera. N’y musardez pas non plus même si elle fait partie des incontournables de la région. Cette ville est intéressante, convenons-en, mais l’on peut découvrir mieux et plus intimiste. Vejer de la Frontera par exemple. Au besoin, programmez-y une excursion ultérieure.

A proximité du lac (de retenue) de Arcos, prenez la direction de El Bosque (A-372). La route est toujours roulante bien que l’on s’approche de la Sierra gaditana. Vous traversez le village et entrez alors dans le vif du sujet pour vous rendre à Grazalema, première étape de notre périple.

 

Une averse est toujours à craindre

 

La route qui s’enfonce dans la Sierra de Grazalema constitue l’un des attraits de cet itinéraire. Le paysage est magnifique mais regardez devant vous tant les virages sont nombreux et parfois très serrés.

 

Après avoir dépassé Benamahoma, sur la gauche, tel un aigle - nombreux dans la sierra - le pic del Piñar (1648 mètres) veille sur Grazalema. Il est le point culminant de la province.

 

 

Les forêts qui vous entourent sont un paradis pour le botaniste. Pousse ici le abies pinsapo boiss, un fossile vivant unique en Europe qui remonte à l’ère tertiaire. (On en trouve aussi quelques exemplaires de l’autre côté du Détroit de Gibraltar, dans le Rif.) La Sierra de Grazalema est l’endroit le plus pluvieux de la péninsule. L’effet foehn ! Les nuages chargés d’humidité en provenance de l’Océan atlantique sont poussés par les vents vers l’intérieur du pays. Ils rencontrent les montagnes qui les forcent à prendre de l’altitude. Ils se refroidissent et la condensation se transforme en pluie, parfois violente. A titre de comparaison, la Bahía de Cádiz enregistre annuellement 250 litres d’eau au mètre carré. Grazalema détient le record national avec 2200 litres.

 

 

 

La configuration des rues de la ville et les nombreux azulejos rappellent le passé mauresque de Grazalema.

 

 

Sur la plaza de España, se dresse l’Ayuntamiento qui fait face à l’imposante église de l’Aurore (XVIIIème siècle). A cette époque, l’industrie textile était florissante. Aujourd’hui, il ne reste que quelques ateliers à l’entrée de la ville. Il est possible de les visiter.

Si vous désirez manger, plusieurs enseignes dressent leurs tables sur la plaza de España et ses proches environs.

 

A la rencontre de nos ancêtres

 

Continuons notre chemin en direction de Ronda (A-372). Vous atteignez la A-376 que vous suivez durant une paire de kilomètres en direction de Ronda toujours. Ensuite, vous empruntez la Ma-505 en direction de la cueva de la Pileta.

 

Vous entrez ici dans un coin méconnu mais très intéressant.

La route se rétrécit tant qu’il est parfois difficile de se croiser.

 

 

El desfilado de los Mures donne l’impression que vous êtes perdu dans la carrière d’un quelconque géant. D’imposants blocs de pierre s’entassent en une coulée informe jusque dans le fond de la vallée.

 

 

Si vous n’avez pas loupé le panneau – juste un petit panneau – vous pouvez vous engager dans un parcours difficile, composé de chemins escarpés et d’escaliers vertigineux, pour aborder la cueva de Hundidero.

 

 

En hiver, le rio Campobuche s’y engouffre, disparaît dans les entrailles de la terre pour en ressortir quelques kilomètres plus loin, à la cueva del Gato.

 

 

En chemin, les vestiges d’un barrage dont le lac de retenue est aujourd’hui asséché. Des grilles en empêchent l’accès mais il est possible de « contourner » l’obstacle. Sans équipement approprié, ne vous engagez pas trop loin. D’ailleurs, vous y perdriez votre temps. Sans traîner, comptez une bonne heure pour l’aller / retour depuis la zone de parking.

 

Montejaque est le paradis  des spéléologues, tant sportifs que scientifiques. El Centro de interpretación de la espeleología perce pour vous tous les secrets des nombreuses cavités de la région. Un véritable emmenthal !

 

 

Benaoján constitue le quatrième site de notre journée d’escapade. A la sortie du village, un chemin carrossable vous emmène vers la cueva de la Pileta. Jusque Mai 2012, elle constituait la plus ancienne grotte rupestre d’Europe. Les dessins les plus anciens remontaient à 30000 ans. Depuis lors, des scientifiques ont rendu publique la découverte en France, d’une cavité présentant des peintures estimées à 38000 ans.

 

 

Pas d’installation grandiloquente. Une cabane de chantier et une pergola couverte d’une canisse pour attendre le guide.

A l’intérieur, une lampe tempête pour trois ou quatre visiteurs et appareils photographiques proscrits. Attention, bonnes chaussures indispensables d’autant que le sol peut être humide.

Le guide – espagnol et anglais – vous emmène, une bonne heure durant, à la découverte de nos ancêtres, expliquant la signification des nombreux dessins liés à leur quotidien. Les traces de feu ainsi que des ustensiles d’usage commun prouvent qu’elle a été occupée par une communauté « importante ».

 

 

Une dernière visite avant de rejoindre notre point de départ. La cueva del Gato n’a rien à voir avec la cueva del Hundidero. Les scientifiques pensent qu’elle a dû servir de cimetière à l’époque du paléolithique. Elle se situe le long de la route qui relie Benaoján à Ronda, le long du rio Guadiaro, non loin d’un restaurant homonyme. Un chemin et quelques centaines de mètres plus loin, un étang d’eau fraîche surmonté d’une grotte d’où s’écoule la rivière. Vous y êtes. Une fois encore, pour des raisons évidentes de sécurité, il est interdit de s’aventurer plus avant dans la grotte.

 

Un retour rapide

 

Une telle journée est fatigante. Il est bon de retrouver une route sans embûches. Vous continuez votre chemin en direction de Ronda. Dès que vous avez rejoint la A-376, il ne vous reste plus qu’à vous laisser guider. Algodonales, Villamartín, Bornos, Arcos de la Frontera et enfin, Medina Sidonia.

 

Les bons plans

 

Si vous accordez de l’importance aux balades pédestres, prévoyez de bonnes chaussures confortables. Certains chemins ignorent encore l’existence de la voiture. 

 

L’incontournable de cet itinéraire reste la cueva dela Pileta. Vous n’aurez que rarement l’occasion de visiter de tels vestiges. La grotte est accessible toute l’année entre 10 et 13 heures et entre 16 et 18 heures mais il faut souvent attendre la fin de la visite précédente pour pouvoir y accéder à son tour. Il est intéressant de jeter un œil sur le site www.cuevadelapileta.org afin d’avoir la confirmation des heures de visite et d’en tenir compte au moment de décider de l’heure de départ.

Dès qu’il s’agit d’une boucle, vous pouvez l’entamer dans un sens où l’autre. Vous pouvez aussi composer votre propre itinéraire en fonction de vos choix personnels. Mais tenez compte que vous ne pourrez dépasser une moyenne de 50 Kms / Hr sur les routes de montagne.

 

Les petits restaurants et ventas ne manquent pas dans les villages - Grazalema, Montejaque, Benaoján – qui proposent un menu complet (deux plats, pain, boisson, dessert) autour de dix euros.

 

 

Pour tout renseignement complémentaire :

- www.grazalema.es

- www.benaojan.com

- www.cuevadelapileta.org

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 



29/05/2012
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