Carmona, un conglomérat de civilisations
L’Espagne – et l’Andalousie en particulier – présente maints attraits pour qui se donne la peine de sortir des sentiers battus. Carmona est un de ces joyaux. Il a le malheur de se situer entre les incontournables que sont Sevilla et Córdoba. De l’autoroute, c’est à peine si l’on jette un œil sur ce promontoire qui domine la vaste plaine fertile du Guadalquivir. Pourtant, la cité – parmi les plus anciennes d’Espagne – mérite vraiment le détour.
Carmona – Comme en attestent les vases datant de la fin du néolithique, découverts dans les environs, le site est occupé depuis au moins cinq mille ans. La vieille ville regorge d’édifices religieux, d’élégantes demeures et de nobles palais, héritages de son riche passé. Se balader dans les petites rues étroites permet de découvrir ce patrimoine qui débute avec les Carthaginois pour s’achever avec le Baroque.
Vous pouvez aborder la visite en optant pour le petit bus touristique (gratuit). L’itinéraire emprunté vous fait découvrir les principales curiosités de Carmona. Au terme du périple, libre à vous d’approfondir la découverte en poussant la porte des églises. Elles servent d’écrins à des chefs d’œuvre d’art religieux.
L’office du tourisme – installé dans les remparts, à hauteur de la Puerta de Sevilla – propose différents itinéraires selon un thème choisi. Un folio (très bien rédigé) vous les présente tandis que des marquages au sol vous guident parmi ces rues bordées de maisons blanchies reflétant les rayons du soleil.
Au risque de rater quelques curiosités, vous pouvez partir à l’aventure, aller où vos pas vous emmènent. La ville n’est pas bien grande. Aucune crainte à avoir !
A la recherche du temps passé
La visite débute toujours par les remparts et la Puerta de Sevilla. Ils sont déjà un résumé des civilisations qui ont contribué à la renommée de Carmona. Construits par les Carthaginois, ils furent renforcés par les Romains, amplifiés par les Arabes et enfin, aménagés après la Reconquête.
Il est possible d’y accéder par l’office du tourisme et découvrir ainsi les toits de la ville.
En louvoyant le long de la calle Martín Lopez, vous atteignez l’autre extrémité de la ville, la Puerta de Cordoba, pour le moins anachronique. La porte elle-même date du XVIIème siècle tandis que les deux tours octogonales qui l’encadrent sont de l’époque romaine.
Entre ces deux accès à la vieille ville, vous aurez dépassé
- l’église San Bartolomé,
- l’élégante Plaza San Fernando (l’ancien forum romain),
- l’Hôtel de ville,
- l’église el Salvador,
- l’église Santa María la Mayor,
- les convents de las Descalzadas et de Santa Clara.
Chacun de ces édifices religieux sont remarquables pour l’une ou l’autre œuvre faisant appel à différentes techniques (azulejos, retables, grilles, statues,…).
Vous aurez aussi pu profiter de superbes façades comme
- la Casa de los Dominguez (bibliothèque municipale et archives de la ville),
- la Casa de los Aguilar,
- l’Hospital de la Caridad,
- la Casa del Marqués de las Torres (musée de la ville),…
Vous n’aurez pas manqué de rejoindre l’Alcázar de Arriba. Il se situe non loin de la Puerta de Cordoba, face à la plaine. Cette forteresse romaine fut agrandie par les Almoravides avant de devenir le palais de Pierre Ier le Cruel.
Aujourd’hui, si votre porte-monnaie le permet, vous pouvez y loger. En effet, le site est devenu le Parador nacional Rey don Pedro.
A quelques encablures de la vieille ville, vous pouvez visiter (gratuitement) la nécropole romaine. Elle rassemble plus de huit cents tombes. Les plus anciennes datent des Tartessus (VIIème siècle avant J.C.), une fosse centrale recouverte d’un tumulus de terre.
Un circuit bien indiqué – et un feuillet multilingue - vous expliquent les différents rites funéraires selon les étapes de l’époque romaine. De l’inhumation du corps préalablement recroquevillé et la tête dirigée vers l’Est à l’incinération, les cendres recueillies dans une urne - dont certaines ont des formes caractéristiques (Tumba del elefante) – placée dans des chambres creusées dans le rocher.
La tombe la plus « spectaculaire » reste celle de Servilia, aux dimensions d’une riche demeure patricienne et aux salles peintes.
Le bâtiment de réception est aussi un petit musée (avec explications en français) qui rassemble toutes les pièces découvertes sur le site.
Les bons plans
Dès que vous abordez une ville, il est souvent difficile de dénicher un emplacement de parking gratuit. Carmona ne déroge pas à la règle. Cependant, lorsque vous arrivez face à la Puerta de Sevilla, empruntez la petite route sur votre droite, en direction de Utrera et Arahal. Tout de suite sur la gauche, il existe plusieurs emplacements de parking.
Pour qui a le temps, le bus touristique est un excellent moyen de découvrir les curiosités de la ville. Les départs sont programmés d’heure en heure.
Manger à bon compte est tout à fait possible. Sur la Plaza San Fernando, différents établissements proposent des menus pour dix euros (pain, boissons et dessert compris). Nous avions opté pour le Plaza dont le patron est certainement atteint de troubles obsessionnels du comportement. Au moins vingt fois le temps que nous mangions, il a modifié l’emplacement de son panneau « menu ». De plus, suivre ses allers et venues à chasser le client est très… plaisant.
Le mercado de abastos permet de tapear à bon compte.
Pour toute information complémentaire, le très intéressant, le bien documenté et le multilingue www.turismo.carmona.org
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