Mi Andalucí­a

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La vallée du Guadalhorce, hors des sentiers battus

Pour qui veut s’enfoncer au plus profond de l’Andalousie, les sites ne manquent pas. Encore faut-il les découvrir et se faire tout petit devant une nature aussi puissante. Entre Ronda et Antequera, il existe une vallée encaissée – quelque peu oubliée pour le moment – qui va bientôt renaître de ces cendres… la vallée du Guadalhorce.

 

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Alora – Le rio Guadalhorce creuse son lit à travers la Serranía de Ronda et les montagnes malagueñas pour se jeter dans la Méditerranée non loin de la célèbre station balnéaire de Torremolinos.

Longtemps, ces terres, difficiles d’accès, furent le refuge des bandoleros que les auteurs romantiques – et la guérilla qu’ils menaient contre les troupes napoléoniennes – ont mis à l’honneur alors qu’ils n’étaient que contrebandiers, voleurs et brigands de grand chemin. Le dernier – Juan Mingolla Gallardo - fut abattu par la Guarda civil en 1934.

Desfiladero de los Gaitanes, une gorge creusée par le rio Guadalhorce. L’homme s’y était déjà aventuré lors de la construction de la ligne de chemin de fer reliant Málaga à Córdoba (1866). La rivière fut maîtrisée à son tour pour fournir de l’énergie à la région et même plus loin (1903). Les hommes ont dompté la force du fleuve à leur profit en élevant des barrages tout en jouant avec la profonde gorge qu’il a creusé.

 

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Les routes sont souvent tortueuses.

La ligne ferroviaire est souvent impressionnante.

Les paysages sont souvent époustouflants.

Mais rien ne vaut de s’engager sur el caminito del Rey. Pas de place pour ceux qui souffrent de vertige !

 

Campillos ou Antequera au Nord, Málaga à l’Est, Marbella au Sud et Ronda à l’Ouest. Le choix parmi les différents itinéraires dépendra de votre point de chute. Les routes qui vous emmènent vers Ardales ou Alora sont agréables et incitent à la balade. Une fois sur place, il vous suffit de suivre les panneaux indicateurs El chorro. L’aventure est au bout de la route.

 

Caminito del Rey

Son nom tient à la visite du roi Alfonso XIII lors de l'inauguration du complexe de barrages, en 1921. Ce passage permettait au personnel de traverser le défilé (des passages de moins de dix mètres de large et des parois de plus de 300 mètres de haut). Très vite, Il s’avère indispensable pour la vie locale en raccourcissant les distances. La population l’emprunte de jour comme de nuit – il était éclairé -, à pied, à cheval ou en vélo.

Mais la voiture fait son apparition. Le passage est de moins en moins utilisé. Il n’est plus entretenu, se dégrade avec le temps… et les actes de vandalisme pour mourir définitivement au début de ce siècle. De jeunes intrépides se sont alors lancés dans l’aventure malgré les risques encourus. Plus d’un y ont laissé la vie.

 

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Ça y est ! Le Caminito del Rey est de nouveau accessible au public. Plus d’une décennie qu’il était fermé. Totalement rénové pour la sécurité des visiteurs, ce parcours d’un peu moins de huit kilomètres offre des vues époustouflantes le long du rio Guadalhorce. Chemins ombragés, vallées ouvertes et passerelles suspendues au menu de cette promenade accessible à tous.

Depuis avril 2016, la Junta de Andalucia a cédé la gestion à une entreprise privée. Fini la gratuité de l'excursion. Il vous faudra débourser dix euros par personne. Cependant, il est toujours indispensable de réserver au préalable. Seul, un bon millier d'entrées quotidiennes est disponible selon un horaire imposé (entrée et sortie). Les enfants de moins de huit ans ne sont pas admis. Le site vous donne quelques conseils organisationnels.

Le départ est fixé à Ardales (Embalse del Conde de Guadalhorce – restaurant el kiosko) et vous achevez la balade à hauteur du centre d'information (ancien terrain de camping), proche de la station ferroviaire d'El Chorro.

 

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Il est conseillé de se présenter au poste de contrôle avec un peu d’avance par rapport à l’heure choisie. En effet, le port d’un casque est obligatoire et les visiteurs composent des groupes qui ne peuvent s’engager sur le parcours que sous le contrôle de l’organisation. Depuis l’embalse del Conde de Guadalhorce, comptez une bonne demi-heure pour atteindre le poste de contrôle.

 

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Physiquement, le parcours n'est pas (trop) malaisé. A mon sens, le passage le plus délicat reste le tronçon d’escaliers juste après le poste de contrôle d’El Chorro – à la fin du parcours -, lorsqu’il faut dépasser le pont du chemin de fer. Trois heures suffisent amplement pour le parcours. Par contre, si vous souffrez de vertige, par exemple, ce n'est pas l'endroit idéal. N'oubliez pas de quoi boire et de quoi vous sustenter (selon la tranche horaire obtenue), rien n'est (encore) prévu sur le parcours.

 

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Au départ de la station d'El Chorro, un bus navette vous ramène à votre point de départ (1,55 €). Il existe bien un horaire mais qui ne semble pas respecté. Quand le chauffeur ne dispose plus de places libres, il part.

Il est toujours intéressant de jeter un œil sur le site officiel le jour précédent le départ. Les conditions météo ou des circonstances particulières peuvent obliger l’organisation à fermer le site pour tout ou partie de la journée.

 

 

Des barrages en série

Pas moins de quatre barrages tempèrent les ardeurs des Guadalhorce et Guadalteba. Il est possible de s’y rendre facilement même si, parfois, il faut laisser la voiture pour s’engager dans les chemins creux.

 

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Personnellement, j’ai opté pour le plus élevé d’entre eux, le barrage Tajo de la Encantada. La route – un cul-de-sac - qui y mène permet de découvrir un environnement d’exception mais aussi les ruines de Bobastro, bastion d’Omar Ben Hafsun, un descendant de la noblesse wisigothe qui mena – et après lui, son fils - la rébellion contre le royaume de Córdoba entre 880 et 927. Des restes de murailles, quelques grottes et une église inachevée creusée dans le rocher. A se demander ce qui a poussé cette population à construire une ville dans un endroit aussi retiré. Même aujourd’hui, il n’est pas aisé d’accès.

 

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Si vous aimez la balade, poussez jusqu’au barrage de Guadalteba – Guadalhorce, le plus important de tous… ou celui del Conde de Guadalhorce ou encore de Gaitejo. La nature est superbe et permet de belles randonnées à travers les bois de pins ou le long des berges du lac. D’ailleurs, la région propose toute une infrastructure de tourisme rural.

 

Si vous séjournez sur la Costa del Sol, pourquoi ne pas consacrer une journée entière en combinant la visite de Ronda et le retour vers la côte par le chemin des écoliers. Vous ne le regretterez pas.

 

Quelques bons plans

 

 

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Au départ de la gare de Bobadilla (près d’Antequera) ou de Málaga, il est possible d’avoir une vision différente de la vallée du Guadalhorce que seule, la voie ferrée peut offrir. Ponts et tunnels se succèdent pour des points de vue remarquables.

Si les ruines de Bobastro vous intéressent, il vous faudra programmer votre excursion un vendredi, samedi ou dimanche. De plus, le site n’est accessible que de dix à quinze heures.

 

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A la sortie du Caminito del Rey, vous trouverez à vous sustenter. Plusieurs restaurants – surtout du côté de l’embalse del Conde de Guadalhorce – proposent des plats locaux ou des menus attractifs. Sinon, il vous faudra rejoindre Ardales ou Alora. La première propose la visite d’une grotte rupestre (Cueva de doña Trinidad)… mais seulement à des groupes constitués et moyennant une réservation préalable. La seconde, à l’image des petites villes andalouses, est dominée par une forteresse (transformée en cimetière municipal) à l’assaut de laquelle montent des rues escarpées bordées de petites maisons.

 

Pour tout renseignement complémentaire, www.elcaminitodelrey.com



17/09/2014
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